La France a tué la poule aux œufs d’or

L’Etat français se limite, peu ou prou, à l’augmentation du taux des impôts et taxes comme seul levier de revenus supplémentaires. Certes le contribuable est presque la seule source de revenus de l’Etat – néanmoins une meilleure gestion économique de son patrimoine (immobilier et entreprises) pourrait lui rapporter nettement plus.

Le contribuable est donc la vache à lait ou la poule aux œufs d’or de l’Etat. Jean de la Fontaine est pourtant bien français et la morale de la fable est bien ne pas tuer la poule aux œufs d’or… Or avec les impôts et taxes si élevés, le contribuable se meurt.

Les grandes recettes fiscales de l’Etat sont, dans l’ordre, la TVA, la CSG, l’IR et l’IS.

RecettesEtat2014
Note : l’IS rapportait à l’Etat 50,6 MD€ en 2007 avant le début de la crise.

Comparons les taux d’imposition français avec ceux des autres pays européens (notamment Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne – les grands pays d’Europe et donc les principaux concurrents économiques de la France).

Taux-IR-IS-TVA
La France est dans la moyenne pour l’IR et la TVA, mais au plus haut en ce qui concerne l’IS. Elle choisit d’imposer le plus (les entreprises) là où cela rapporte le moins (l’IS ne représente que 10% des recettes de l’Etat) et là où est la création d’emploi.

Regardons du côté des charges qui pèsent sur les salaires dans les entreprises en Europe : là encore la France est en tête. En dépit d’un coût très élevé de salaire horaire, le salaire encaissé par le salarié est inférieur à celui de l’Allemagne. Voir le document d’Eurostat.

CoutMainOeuvre

La conjugaison d’un fort taux d’IS et d’un fort taux de charges sur les salaires rend impossible un dynamisme économique en France propre à créer des emplois.

Chomage-Aout 2015
On ne le répètera jamais assez : si l’Etat devait avoir une seule priorité, ce serait l’emploi (le vrai, celui créé par une entreprise pour un marché économique).

Réduire significativement l’IS (surtout pour les jeunes entreprises de moins de 5 ans) et les charges pesant sur les entreprises et donc sur l’emploi est un moyen de bon sens pour dynamiser l’économie : mais la France est-elle prête à cela ?

Outre un meilleur taux d’emploi, que permettra un meilleur dynamisme économique ?

  • Augmentation des recettes de l’Etat en IR, IS, TVA, …
  • Baisse des dépenses sociales,
  • Rendre les produits français plus attractifs par rapport aux produits importés,
  • Permettre aux français de changer d’emploi plus facilement, plus rapidement,
  • Eviter aux français de rester dans un emploi « alimentaire » et trouver un emploi qui leur corresponde,
  • Renverser le rapport de force entre les exigences des salariés et celles des employeurs,
  • Etc.

Les entreprises seront plus riches… et alors ? Si cela permet d’éviter la souffrance des français au chômage.

En contrepartie, la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise doit leur être plus favorable et la loi doit être extrêmement sévère contre tout dirigeant abusant vis-à-vis de ses employés (conditions de travail) ou de l’entreprise elle-même (abus de biens de l’entreprise) – par exemple, en annulant toute possibilité de redevenir dirigeant ou gérant dès la 2ème infraction (2ème puisqu’il faut toujours donner une chance de se racheter).