Le cumul des mandats électifs : la solution du permis à points

La loi, votée par les députés le 22 janvier 2014, interdit à partir de 2017 à l’ensemble des parlementaires (députés et sénateurs) d’exercer en parallèle une fonction exécutive locale (dans les communes, départements ou régions).

Il y a eu beaucoup de débats à ce sujet, car le cumul de fonctions de certains parlementaires dépasse tout bon sens – voir la liste dressée par l’Express, dont voici les 3 champions de cumul.

CumulMandats

Il est impensable qu’avec 26 mandats et fonctions qu’une personne, aussi douée soit-elle, puisse les exercer tous correctement ou soit tout simplement disponible. Mais au-delà des mandats comme dans les Conseils départementaux et régionaux, c’est surtout la présidence des très nombreux syndicats qui est monopolisée par ces mêmes personnes.

Cependant, le fait même de ne plus avoir de fonction locale on peut s’interroger sur la capacité des parlementaires à comprendre les difficultés auxquelles peuvent faire face par exemple un maire.

Une meilleure solution serait d’appliquer un certain nombre de points à chaque fonction (de la plus petite à la plus grande) et de limiter le cumul de points à une certaine valeur. C’est-à-dire aller au bout de la réflexion menée par l’Express.

Voici un tableau de points qui pourrait être mis en œuvre avec une limite de cumul de 20 points (il va de soi que tout membre de gouvernement doive exercer sa fonction de façon exclusive).

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Les sondages : le petit jeu des médias et des politiques…

Depuis 1936 date du premier sondage d’opinion pour une élection présidentielle aux Etats-Unis les politiques comme les médias n’ont cessé d’y recourir pour essayer de connaître l’opinion du peuple.

Plusieurs centaines de sondages sont effectués chaque année en France. Les outils sont affinés d’année en année ; chaque institut y va de sa recette corrective ou de rééquilibrage (ultra-secrète) appliquée à la méthode aléatoire (peu utilisée) ou à la méthode des quotas. Ils cherchent avec une entêtante obstination (le pléonasme est mérité) l’opinion du peuple tel un graal. Pour en faire quoi ? Pour la brandir qui le premier à la face de ce même peuple ? Ah Ah ! Nous savons ce que vous pensez (mieux que vous-même d’ailleurs) ! Vous ne pouvez rien nous cacher !

Les instituts ont fait du sondage d’opinion l’instrument du jugement ultime permettant réordonner les suprématies à l’intérieur de la sphère politico-médiatique. Or ce que cache les instituts de sondage – d’ailleurs assez facilement, puisque ni les médias ni les politiques n’ont jamais rien compris aux mathématiques – c’est que cet outil, tel qu’il est utilisé, n’a plus aucune valeur scientifique. En effet, le principe même de l’échantillonnage afin de pouvoir déduire sur un plus grand nombre (inférence statistique) nécessite l’indépendance totale des événements (qui sont ici les réponses des sondés). Cette indépendance s’est volatilisée depuis la généralisation des smartphones avec sms instantanés et accès aux réseaux sociaux. Surtout chez les jeunes, dans la minute où un jeune (ou moins jeune) est sondé tous ses copains ou autres (y compris ceux des réseaux sociaux) connaissent la question et sa réponse personnelle. Pour revenir à l’hypothèse d’indépendance de départ, il faudrait multiplier par 10 voir par 100 le nombre de sondés – au lieu de 800 à 1000 sondés il en faudrait des dizaines de milliers – mais cela coute cher, très cher…

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