Présentation

Politiquement indifférent durant mes quarante premières années et finalement élu dans une commune de banlieue de la capitale depuis 2008.

Râleur comme tout bon français, même si je ne le suis que par immigration et donc par choix. J’insiste sur ce choix d’être français ; je le suis quand tout va bien pour la France (quand elle gagne les Jeux Olympiques ou les championnats du monde) et je le suis quand tout va mal (quand le taux de chômage bat tous les records et que la dette atteint une année de PIB). Quand je dis « Je rentre au pays. » c’est que je rentre en France après un voyage à l’étranger. Mais ce n’est pas pour autant que je suis d’accord avec la politique menée ou les déclarations des médias, et j’ai décidé de le dire.

En 2014 la France se trouve fissurée de toute part, en état de délitement et de fracture à la fois économique et sociale. A qui la faute ? Pas qu’à la finance, pas qu’à la mondialisation, pas qu’à l’Europe, pas qu’à l’Allemagne. Quand les français souffrent, un langage « politiquement correct  » n’est pas capable de trouver les mots justes pour mettre le doigt sur les problèmes et redonner de l’espoir.

A qui, à quoi doit-on cette réputation d’irréformabilité de la France ? Pourquoi dit-on « La France est le plus beau pays du monde, son seul problème ce sont les français. » ?

Peut-être qu’en tant qu’immigré je peux apporter un point de vue à la fois intérieur et extérieur. Venant d’un pays où la population vient de tous les continents, où il y a des dizaines de langues parlés et des dizaines religions et où le vivre ensemble est une réalité, je pourrai parler plus ouvertement sans qu’on prenne mes propos pour du racisme – ethnique, religieux ou même économique (puisque dans ma jeunesse, on qualifiait mon pays natal de « tiers monde »).

En quelques raccourcis, on pourrait dire que la France est, et a toujours été, un pays d’une terre féconde qui a donc laissé du temps à ses habitants pour philosopher et se quereller. Les français ont soigneusement cultivé l’art d’être à la fois d’accord et pas d’accord, et ce quelque soit le sujet ! Peut-être ben que oui, peut être ben que non… Ils sont donc champions de la schizophrénie : aimer être riche en criant ne pas aimer l’argent, en s’attachant à des idéologies tout en oubliant les adages de leurs grands-parents, en étant les meilleurs chercheurs au monde tout en étant incapable d’en tirer les bénéfices, se voulant être terre d’accueil tout en étant égoïste, se voulant être des héros tout en étant des timorés, capable de prendre des exceptions pour la règle et vice-versa… Selon où penche la schizophrénie les français sont dans la grandeur ou dans la petitesse. Le potentiel (et même plus) est là pour la grandeur, il suffit de s’y atteler.

Les français sont donc un peuple très complexe, et il ne suffit bien-sûr pas de quelques raccourcis pour les décrire. D’où ce blog, pour y jeter quelques réflexions sur quelques sujets de fond ou d’actualité et vous inviter à y réagir.

Je dédie une mention spéciale à mon ami et collègue élu, Jérôme Thierry (gérant de l’agence web Meedle) qui participe activement à la mise en place de ce blog et y contribue.

Gilbert Daniel AH-YU