Les français, consommateurs trop souvent trompés ?

La récente loi du 17 mars 2014 sur la consommation améliore la défense du consommateur dans plusieurs domaines : les auto-écoles, les taxes aériennes, les formulaires précochés, etc. mais demeure très timide ou absente sur beaucoup de domaines.

Loi17mars2014

http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/loi-conso17032014.pdf

  • Facturation à la minute de la place de parking – la nouvelle loi n’impose qu’une facturation au quart d’heure. Pourquoi ?
    Ce n’est pas plus compliqué (c’est même plus simple) de programmer les parcmètres à la minute. Voici un résumé du sujet par UFC que choisir : « Alors que le stationnement en centre-ville passe de plus en plus souvent par les parcs de stationnement payants (37 % des places dans les grandes villes), la croissance incontrôlée des tarifs (2,5 fois l’inflation entre 1985 et 2005) a interpelé l’UFC–Que Choisir. Dans une démarche inédite, les prix de plus de 800 parkings, répartis dans 236 villes, ont été relevés. Le prix moyen d’une heure de stationnement en parking atteint 1,80 €, avec des pics à plus de 5 € à Paris. Le prix à l’heure est d’autant plus crucial que, dans 54 % des cas, toute heure entamée est due ! Au total, près de 8 parkings sur 10 facturent des tranches horaires indivisibles de trente minutes au moins. A l’instar de l’exemple espagnol, une facturation au temps réel de stationnement doit être instaurée. Celle-ci aurait deux avantages :
    – Une économie moyenne de 16,3 % pour les consommateurs ;
    – Une plus grande rotation des véhicules, et par suite une amélioration de la fluidité du stationnement comme de la circulation en voirie. »

  •  Les taux d’usure, de découverts bancaires et de crédit à la consommation.
    Comment accepter que le consommateur (surtout le plus démuni) subisse des taux d’intérêts de découvert bancaires (15,20%) ou de crédit à la consommation (15,12%) proche du taux d’usure (max 20,23%), alors même que le taux directeur de la banque centrale est si faible (0,05%) et le taux d’intérêt légal à 0,04%. Bien-sûr, la banque doit rémunérer ses services mais à 300 fois plus ?
    TauxUsure2
    Voir le 3ème rapport de la Banque de France sur la réforme de l’usure et les derniers taux constatés. Les délais des virements de 1 jour ouvrable (en euros et zone SEPA) à 4 jours ouvrables (en devises et zone SEPA) ou plus (hors zone SEPA) sont techniquement réductibles à moins de 24H puisque tout se fait par ordinateurs qui normalement fonctionnent aussi les week-ends et jours fériés.Cette exploitation des consommateurs par les banques est-elle nécessaire pour payer les avantages (congés, RTT, primes, etc.) des salariés des banques ? Avantages que le consommateur lambda n’a certainement pas…
  • Le scandale des prix exorbitants des médicaments (génériques ou non) : les français plusieurs fois trompésLe prix des médicaments en France, comparés à d’autres pays d’Europe notamment l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, est très cher, trop cher. Voir les articles du Monde et de l’Usine Nouvelle.Les médias ou même les acteurs en cause ont dénoncé les monopoles, les ententes ou, il y a quelques années, la trop faible part des génériques. La France n’est cependant pas prête à adopter le modèle des Pays-Bas et son système d’assurance maladie privatisée. Là-bas, le prix des génériques est négocié par les mutuelles dans le cadre d’appels d’offre. Il peut ainsi atteindre 50 centimes sur certains produits, contre une dizaine d’euros en France ! Mais, peut-être faut-il se limiter à des fabricants européens ?L’Etat a donc poussé à la consommation de médicaments génériques, pour quel résultat ? En donnant des millions aux médecins et pharmaciens ? Pour aboutir à un prix des médicaments génériques qui explosent et devient plus cher que les originaux ? Où sont les économies ?
  • Le prix des produits en grand format plus cher qu’en petit format
    Ce n’est peut-être pas autant un scandale que les points précédents, mais la nouvelle loi aurait aussi du protéger les consommateurs achetant instinctivement les produits au grand format pensant qu’ils devraient être moins cher au kilo : mais ce n’est souvent pas le cas – voir cet article des 60 millions de consommateur. Il faudrait peut-être interdire que le prix au kilo varie en fonction du packaging sauf à démontrer, par le vendeur, que le packaging apporte une vraie valeur ajoutée fonctionnelle au consommateur.
  • Le prix des livres
    Le prix des livres est réglementé en France par la loi du 10 août 1981 et très bien expliqué ici avec la remise des 5%, la TVA réduite et le prix de la livraison modifiée par la loi du 8 juillet 2014 (aussi appelée loi anti-Amazon). Pourquoi nos parlementaires font-ils toujours les choix qui augmentent le prix pour les consommateurs ? Pourquoi obliger les vendeurs à distance (par internet par exemple) à mettre un coût de livraison d’ailleurs facilement contournable (puisqu’il suffit de le mettre à 1 centime d’euro) et non donner la possibilité aux autres vendeurs de faire une remise allant à 10 ou 15% ? ou trouver toute autre solution allant dans le sens de la baisse du prix pour les consommateurs ?Le prix du livre est très élevé en France et cela n’encourage en aucune façon l’accroissement du nombre de lecteurs et la culture générale. Un exemple parmi d’autres, ce livre d’Iain Banks sorti en 2010 aux USA et 2011 en France « Les enfers Virtuels » a été découpé en 2 tomes au prix de 21,50€ le tome au format broché, les prix au format souple ou de poche ont beaucoup baissé ensuite (voir par exemple sur Amazon le tome 1 et le tome 2). La version américaine en un seul tome « Surface Details » est sortie au format broché (hardcover) à 25 US$, abaissé maintenant à 10,40 US$. En 2011, un euro valait environ 1,40 US$, donc 25US$ correspondaient à environ 17,85€ soit le livre en version américaine 2,35 fois moins cher qu’en France !Certes il faut traduire et le nombre de lecteurs potentiels moindre, mais +235% c’est trop. A noter que la version française canadienne était nettement moins chère.

Une meilleure loi sur la consommation aurait pu défendre nettement plus les français et leur dégager un peu de pouvoir d’achat en ces temps difficiles.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *